- Jean-Louis Fournier -
- pourquoi??:
Voilà un moment que je n'ai pas lu Fournier, que j'aime beaucoup beaucoup! Ce titre était proposé en promo sur Kobo, ça a été l'occasion!
- le pitch de moi personnellement:
(présentation de l'éditeur)
Ma fille était belle, ma fille était intelligente, ma fille était drôle...
Mais elle a rencontré Monseigneur. Il a des bottines qui brillent et des oreilles pointues comme Belzébuth. Il lui a fait rencontrer Jésus. Depuis, ma fille n'est plus la même.
Elle veut être sainte.
Rose comme un bonbon, bleue comme le ciel.
- bien? pas bien? l'avis de moi en personne:
La fille de l'auteur, Marie (la bien nommée!) a complètement changé de vie. Elle a quitté son ancienne vie, son travail, son entourage, pour entrer en religion. En religion, ou plutôt sous l'emprise d'un espèce de gourou que Jean-Louis Fournier appelle "Monseigneur". Théologien, ancien séminariste.
Comme toujours avec Fournier, c'est stylé, caustique, bourré de pirouettes et d'humour noir. Des chapitres courts, très courts. Claquants, secs.
On aime ou on aime pas, moi j'adore.
J'aime son style, j'aime son écriture, j'aime sa façon de dire les choses.
Ce texte est je crois, à ce jour, celui qui m'a le plus interpelée, et dérangée... Une étrange sensation d'indiscrétion m'a poursuivie tout au long de ma lecture, sentiment étrange de regarder par le trou d'une serrure et d'assister à une discussion personnelle, très intime.
Une discussion entre un père et sa fille.
Jean-Louis Fournier s'adresse tour à tour à elle et au lecteur dans ce qui ressemble à un long cri de douleur.
Avec cette faculté qui lui est propre, Fournier s'exprime intimement et profondément dans un style extrêmement minimaliste. C'est beau, et émouvant. C'est fort, et dur.
Sa fille, sa fille bien aimée, l'a quitté. Abandonné.
Lui qui a déjà perdu sa femme et ses deux fils lourdement handicapés souffre si fort de ce changement venant d'elle qu'il ne peut faire autrement que de le lui dire à travers ces mots, ses mots.
Elle, si joyeuse, si drôle, si perspicace, et intelligente qui lui ressemblait tant, est devenu triste, grise, cassante et sans humour depuis qu'elle s'est entichée de cet homme, Monseigneur.
Elle lui reproche son avarice et son égoïsme, il ne comprend pas...
Qu'est il arrivé à sa fille? Comment leur relation a t'elle pu devenir telle qu'elle est devenue?
A travers ce texte Jean-Louis Fournier s'exprime, encore une fois, sur sa vie et sa famille, avec ses mots, son style, déroutant, son ton... Ce ton si reconnaissable, que j'aime tant.
C'est impeccable, propre, lumineux même!
Et douloureux, aussi, malgré son humour et son auto-dérision.
La souffrance de ce père, sa douleur, son incompréhension face à quelque chose qu'il ne maîtrise pas. Sa fille a beau avoir 40 ans, elle reste sa fille.
Et la voir faire et vivre quelque chose qu'il considère comme en rapport avec une secte lui est insupportable. C'est incompréhensible et déchirant, drôle, triste, et drôle, et triste...
Chose rarissime, la fille de l'auteur a demandé, et obtenu un droit de réponse qui apparaît en fin d'ouvrage.
J'ai aimé ce texte, je n'ai pas pris parti, je suis restée sur la question de la relation père/fille et la souffrance qui en découle quand vient l'incompréhension...
Merci Monsieur Fournier pour ce très beau texte!
- merci qui?? une p'tite anecdote?:
(lu sur Kobo H2O V2)
D'autres titres de l'auteir sur le blog:
- Il a jamais tué personne, mon papa
- Les mots des riches les mots des pauvres
- Veuf
catégorie personne célèbre
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