- Rodéric Valambois -
- pourquoi??
Au hasard d'un détour à la bibliothèque...
- le pitch de moi personnellement:
Rodéric a neuf ans et vit dans un pavillon de province avec ses parents, son grand frère et sa petite soeur.
Son père est un homme assez froid et sévère et impose une discipline plutôt stricte à ses enfants.
Sa mère par contre est une femme gentille et dévouée qui fait tout pour la bonne marche de la maison, en plus d'assurer son travail d'institutrice.
Mais un soir, elle sert à la famille un simple plat de pâtes et monte se couchée, exténuée.
Le jeune Rodéric, suite à cet "incident", va percevoir des choses qu'il était semblerait il le seul à ne pas avoir capté: sa maman s'est mise à boire.
- bien? pas bien? l'avis de moi en personne:
Le sujet n'est pas simple, c'est le moins que l'on puisse dire, à plus forte raison quant il est traité à travers une autobiographie.
Rodéric Valambois, devenu grand, revient sur son enfance et ce qui l'a bouleversée.
Evidemment, dit comme ça, ça ne donne pas très envie... Mais il est intéressant de dépasser un peu le pitch pour découvrir quelque chose de profond, et complexe.
L'intérêt et la richesse de cet album résident dans le fait que l'auteur ne se contente pas de décrire la déchéance de sa maman. Il prend en compte l'ensemble de la famille, y compris lui même, et analyse les changements de comportements de chacun, les réactions et les conséquences du drame qui se joue.
A travers de petites séquences de la vie quotidienne, Rodéric raconte, avec simplicité les événements qui se sont enchaînés.
Ce mal de mère met mal à l'aise.
L'alcoolisme est une maladie, on le sait, mais comment comprendre qu'une mère en arrive là, et surtout ne s'en sorte pas?
Comment ne pas juger?
En prenant du recul, comme le Rodéric devenu adulte:
Je me suis longtemps demandé comment ma mère avait pu imposer cela à ses enfants. C'est quand je suis devenu papa à mon tour que j'ai réalisé que je m'étais trompé. Elle n'était pas seulement ma mère, elle était aussi une femme, une épouse, une institutrice. Je ne l'avais jugée que comme mère, alors que c'est d'abord à elle même qu'elle avait infligé tout cela. Même si je ne sais toujours pas exactement pourquoi elle a lentement mis fin àses jours, certains événements me sont apparus sous un autre angle. Car à mon tour je ne suis plus seulement un fils, mais aussi un homme et un père.
Humilité...
Mais même comme ça il m'est difficile de comprendre (je crois même, je l'avoue, que je n'ai même pas envie de prendre la peine d'essayer de comprendre)...
Un album dérangeant mais très intéressant car il est différent, je crois, des autres albums traitant du sujet et je ne regrette pas une seconde de l'avoir lu, admirant au passage l'auteur pour sa démarche authentique.
- merci qui?? une p'tite anecdote??
aujourd'hui chez Noukette
- lasardine -
Commentaires
Je crois surtout qu'il n'y a rien à comprendre. Car comprendre c'est rationaliser et là nous sommes plus dans l'émotion, l'affect, l'intime... Il faut l'avoir vécu je crois.
La citation est magnifique.
Il me faut lire cet album!
Un sujet difficile mais qui semble parfaitement traité.
Je crois que j'ai désormais intégré que l'alcoolisme est une maladie... et la citation est criante de vérité.
Je ne crois pas m'être encore assez remise de mon enfance pour lire ce genre de BD. Peut-être plus tard... C'est en tout cas important de voir ce sujet dans la fiction.
pas fan des dessins en noir et blanc mais curieuse de découvrir cette BD !
Dérangeant je n'en doute pas.... Encore une lecture forte !
je ne suis pas sûre d'être d'humeur pour une lecture pareille en ce moment...
J'en gardait un souvenir de BD forte et dure et en retournant lire mon billet je vois que j'ai ressenti le même malaise que toi et cité la même phrase... Oui, c'est dur à comprendre... Je plains tellement les enfants...
Il faut vraiment que je mette la main sur cette BD
Nous partageons le mal des mères avec nos chroniques respectives.
Evidemment, cela dérange, évidemment, cela crée un malaise. Et j'aime quand la littérature provoque ça.