- Chabouté -
- pourquoi??
Parce que je continue avec entrain, (malgré tout, et malgré tout bis), ma découverte chaboutesque (et je me demande toujours et encore comment, mais comment j'étais passée à côté jusqu'ici????)
- le pitch de moi personnellement:
Benjamin Tartouche est un jeune informaticien free-lance à qui tout semble réussir... Il vient d'hériter de la grande maison d'une vieille tante et son activité décolle plutôt bien.
Seulement tout cela va s'arrêter net le jour où Benjamin va assister à l'incendie de sa maison...
Va alors commencer son entrée dans une spirale infernale, et comme si ça ne suffisait pas, il va se faire renverser... Benjamin est mort... Et c'est là que les ennuis vont vraiment commencer pour lui!
- bien? pas bien? l'avis de moi en personne:
Une série en trois tomes, et en couleur!
Je me félicite d'avoir emprunté les trois d'un coup, je crois que l'effet aurait été bien différent si j'avais lu Purgatoire en trois partie, dans l'ordre de publication... Je crois même que je n'aurais pas aimé... Du tout!
Chabouté a réussi à m'étonner, mais pas forcément que dans le bon sens...
Je ne me lassais pour l'instant pas (à part un réel couac avec Les princesses aussi vont au petit coin), confirmant de titre en titre mon admiration et mon intérêt pour lui, mais là...
Commençons par le positif, le dessin!... Whouaw!
Habituée au noir (magnifique noir ceci dit!) et au blanc (tout aussi beau!) qui font en quelque sorte la marque de fabrique de l'auteur, j'ai grandement apprécié la couleur ici! Bon, c'est pas de la couleur très colorée hein!! Mais elle est belle, puissante!
Pour le reste, l'histoire... c'est celle de Benjamin, un jeune homme à l'avenir devant lui... Brave garçon (je n'irai pas jusqu'à dire sympathique), travailleur et plein de projets, pas très vif, certes, mais bon garçon...
Un garçon qui perd tout en une nuit, dans un incendie... Sa maison brûle, tout disparaît! Et le voilà pris dans l'engrenage des assurances, de l'administration... Tombé dans les pattes d'un assureur malhonnête, il va s'engager dans une spirale infernale, qui le fera tomber très bas...
Le jeune homme n'a ni famille, ni amis, il se retrouve vite à la rue, se débrouillant comme il peut...
Alors la première chose que j'ai envie de dire, et qui m'a sauté aux yeux immédiatement, c'est ce côté moralisateur qui transpire de cet album.
Difficile de trop m'expliquer pour garder le suspens de l'histoire, mais j'ai trouvé que Chabouté nous livrait là quelque chose de simple, voire simplissime, et à la limite du ridicule, par moments...
L'auteur nous rappelle, façon gros sabots, ce qui est bien, ce qui est mal. Oui, on sait que jeter une fille, quand on est ado, parce qu'elle est grosse et en le lui précisant bien, c'est pas gentil! Ok, on le fera plus, promis!
S'il n'y avait pas ces visages inquiétants, ces couleurs sombres, cette ambiance flippante et la situation catastrophique du jeune homme qui force la gravité, on se croirait dans un petit précis des bonnes manières (ça m'a rappelé, sans exagérer, promis, "Les petites filles modèles" de la comtesse de Ségur, les soufflets et le vouvoiement en moins...)
Argh!!! Mais pourquoi????Des caricatures en veux-tu? En voilà: l'assureur, il est verreux, le banquier, il est méchant, et l'administration elle est à 2 à l'heure...
Rhoooo!! Mais c'est pas très chrétien ça, Monsieur Chabouté, de mettre tout ce petit monde dans le même sac (même si, OK, y'en a qui cherchent...)
Le scénario n'est pas franchement original, et pour ne rien arranger il est traité vraiment grossièrement et facilement... dommage! Et en plus de la morale, on a le droit à une fin "bisounours" énervante mais finalement en accord avec l'ensemble...
Alors oui, j'ai retrouvé Chabouté dans cet album, le Chabouté que j'aime, aussi, et j'ai aimé certaines choses comme l'apparition de quelques personnages connus, mais j'ai eu la sale impression de m'être pris une leçon bien inutile, qui forcerait ma culpabilité alors que bon... Hého!! Mister Chabouté, ça va aller oui??
J'suis pas rancunière alors j'vais continuer mon exploration de votre oeuvre, mais attention, c'est un carton jaune!
- merci qui?? une p'tite anecdote??
catégorie lieu
- lasardine -
Commentaires
1000 fois d'accord avec toi. Le ton moralisateur ne va pas à Chabouté, d'autant plus étonnant chez lui qui a pourtant un regard aiguisé sur notre petite société (voir les fables amères). Mais belle découverte de son traitement de la couleur assez rare dans son oeuvre.